Jeudi 5 et vendredi 6 janvier 2017, les élèves de seconde BAC PRO mécanique et carrosserie ont rencontré Élisabeth Combres.

Élisabeth Combres est à la fois journaliste et auteure. Elle a publié plusieurs ouvrages documentaires tels que « Quand la nature inspire les écrivains », « Les clés de l'info », « Les mille mots de l'info ». Elle a également écrit des romans parmi lesquels « La mémoire trouée » et « Souviens-toi ». Elle travaille actuellement à l'écriture d'un nouveau roman et anime, en parallèle, des chroniques sur France Inter.

Durant la rencontre, différentes thématiques ont été abordées, en lien avec le travail fait en classe :

L'histoire du reportage de guerre

Afin de contextualiser le propos, Mme Combres a fait un rapide historique du reportage de guerre, partant de sa naissance au cours de la guerre de Crimée en 1853 pour montrer son évolution durant la première guerre mondiale, la guerre du Vietnam, la guerre du Golfe et le début du XXIe siècle.

À travers cet historique, elle a montré l'évolution des techniques photographiques et leur incidence sur le métier, la place de la censure et de la propagande dans les médias, mais aussi la naissance des journalistes citoyens et le rôle d'Internet aujourd'hui.

Les risques liés au fait que les médias sont désormais possédés par de grands groupes économiques ont été abordés, de même que les dangers liés au fait que de plus en plus de personnes s'informent désormais par le biais des réseaux sociaux plutôt que par le biais des professionnels des médias.

Le métier de reporter et de journaliste

Élisabeth Combres a présenté le métier de reporter en partant de sa propre expérience : reportage au Rwanda après le génocide, investigation, choix du sujet, recherche de témoins pour étayer un sujet, protection des sources par les journalistes, etc.

Elle a également parlé des spécificités du métier de reporter de guerre, et du danger auxquels ces professionnels sont systématiquement confrontés. Au-delà des risques du métier, elle a parlé de l'évolution actuelle, mettant en valeur que les journalistes sont de plus en plus pris pour cible dans les conflits et, qu'en conséquence, le métier est de plus en plus dangereux. Le nombre de reporters en zone de conflits est donc en diminution.

Élisabeth Combres a ensuite mis l'accent sur la photo de presse, en mettant en évidence ce qui rend une photographie emblématique.

Le métier d'auteur

La question de l'inspiration a rapidement été soulevée. Mme Combres y a répondu en disant que les personnages de ses romans ne sont pas réels mais réalistes. Ils n'existent pas en tant que tels mais sont inspirés de ses rencontres. Pour « La mémoire trouée », elle s'est ainsi inspirée des témoignages des différents adolescents, rescapés du génocide, rencontrés lors de son séjour au Rwanda. Elle a également raconté que, parfois, son imaginaire la guidait vers un développement narratif qu'elle n'avait pas prévu au début. Un personnage, qui ne devait apparaitre que dans un chapitre, avait ainsi pris de l'ampleur au fil de sa rédaction, au point de devenir aussi important, dans l'histoire, que le personnage principal prévu initialement.

La difficulté de trouver un éditeur a également été abordée même si Élisabeth Combres n'a pas eu de réels problèmes à ce niveau, ses ouvrages documentaires étant pour certains des commandes et pour d'autres des propositions qui ont trouvé un écho favorable chez les éditeurs. Son premier roman a quant à lui attiré l'attention de deux éditeurs. Les élèves ont pris conscience de la réalité économique d'un auteur lorsque Mme Combres a signalé qu'elle ne touchait que 2 à 6 % du prix de vente d'un de ses livres, le reste étant versé à l'imprimeur, à l'éditeur ou au diffuseur. Une découverte qui a fait vivement réagir les élèves, considérant cela injuste vis-à-vis du travail fourni.

Mme Combres a fini par évoquer le choix du titre et de l'illustration de la première de couverture ainsi que les variantes pouvant exister entre les différentes éditions (« La mémoire trouée » ayant été traduit en anglais).

Toutes les questions, préalablement formulées par les élèves, n'ont pu être abordées par manque de temps et du fait des échanges avec l'intervenante, les élèves réagissant à ses propos et soulevant de nouvelles questions. De quoi persuader, si besoin était, de l'importance d'une telle rencontre.

Mme Acevedo, documentaliste